Resto du Coeur

Communiqué de presse

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Les Restos du Cœur proposent un plan d’action pour enrayer la croissance de la demande d’aide alimentaire

Fernelmont, le 14 janvier 2021 – Les Restos du Cœur, piliers de l’aide alimentaire sur l’ensemble du territoire, présentent leurs revendications en faveur d’une remise en question de l’ensemble du système de l’aide alimentaire. Les Restos du Cœur considèrent que l’aide alimentaire relève de la responsabilité collective et ont regroupé ces revendications dans un mémorandum à destination de tous ceux qui ont le pouvoir de changer les choses.

Les Restos du Cœur plaident principalement pour :

  • le renforcement du réseau de l’aide alimentaire en Belgique,
  • l’amélioration du calcul de la demande d’aide en phase avec les besoins réels des bénéficiaires,
  • une approche financière win-win, tenant compte de la globalité des besoins, et des moyens adaptés,
  • la garantie de la qualité de l’aide alimentaire, de son approvisionnement et de sa distribution,
  • un accompagnement social des bénéficiaires centré sur l’humain.

Les Restos du Cœur ne désemplissent pas. De manière générale, l’aide alimentaire est en phase de croissance en Belgique. Or, son morcellement, le déséquilibre dans la représentation des acteurs, le manque de données chiffrées fiables et de moyens financiers ainsi qu’humains amputent la bonne volonté de l’ensemble des acteurs.

Jean-Gérard Closset, Président de la Fédération des Restos du Cœur de Belgique, déclare: «L’aide alimentaire relève en effet de la responsabilité collective, des acteurs du secteur mais également de tous les citoyens et politiciens qui ont le pouvoir de changer les choses chacun selon ses moyens. Pour enrayer la croissance de la demande alimentaire, une remise en question de l’ensemble du système doit être initiée rapidement. L’aide alimentaire constitue un pan indispensable mais pas unique de la lutte contre la pauvreté.»

«Notre idéal est porteur mais il faut aussi du pragmatisme et une volonté collective sincère pour aboutir au succès. C’est dans cette perspective et conformément à nos valeurs que notre Fédération déterminée s’adresse aux membres du Gouvernement et propose plusieurs idées et mesures concrètes qui les aideront à y contribuer», poursuit-il.

Le renforcement du réseau de l’aide alimentaire en Belgique

Chaque acteur agit à sa manière sans véritable coordination et organisation structurée. À cette problématique s’ajoute un important déséquilibre dans la représentation des acteurs caritatifs. Les Restos du Cœur constatent en effet des disparités parfois importantes entre les régions et d’une communauté à l’autre.

«Mieux structurer et fédérer le réseau permettra d’éviter ce morcellement. Pour plus de clarté et d’efficacité, l’aide alimentaire doit pouvoir s’appuyer sur des réseaux associatifs disposant d’une structure professionnelle représentative pérenne, à l’instar de ce qui se passe dans d’autres domaines sociaux. Une union des principales fédérations du secteur et la mise en place d’un organe consultatif national travaillant de concert avec l’ensemble des niveaux de pouvoir y contribueront également», souligne Jean-Gérard Closset.

Les Restos du Cœur constatent également la faiblesse de la concertation interdisciplinaire et représentative, plus largement, dans le cadre de la lutte contre la pauvreté. La représentation est limitée pour le secteur de l’aide alimentaire. Ceux-ci sont pourtant des acteurs de terrain de premier plan dans la lutte contre la pauvreté. Les Restos du Cœur proposent d’élargir ces concertations aux grands acteurs de l’aide alimentaire pour une meilleure représentativité en faveur de la lutte contre la pauvreté. En pratique, ces grands acteurs de l’aide alimentaire et de la lutte contre la précarité se concerteraient au sein d’un Comité de concertation transversale qui serait créé à cet effet.

L’amélioration du calcul de la demande d’aide en phase avec les besoins réels des bénéficiaires

Selon la Fédération des Restos du Cœur de Belgique, le nombre de bénéficiaires et d’associations constitue un facteur qui doit être relativisé.

«Les chiffres devraient notamment être comparés avec le nombre de revenus d’intégration sociale et tenir compte des jours d’ouverture des associations. Les recensements effectués par les institutions devraient être calculés plus justement sur la base du nombre de colis ou de repas distribués. Les parties prenantes devraient s’accorder au préalable sur une définition claire de ce que sont un repas et ses composants», illustre Jean-Gérard Closset.

Une approche financière win-win et des moyens adaptés

Les Restos du Cœur constatent sur le terrain que les moyens engagés par l’Etat et les Régions dans la lutte contre la pauvreté n’aboutissent pas à des résultats suffisants.

Jean-Gérard Closset précise: «L’augmentation substantielle de l’enveloppe destinée à la lutte contre la pauvreté et à l’aide alimentaire doit correspondre aux besoins réels du terrain. Pour y parvenir, de nombreuses pistes existent pour remplir cette enveloppe (glissements budgétaires, imposition du capital, impôt volontaire, alternative aux chèques alimentaires coûteux, etc.). Cette politique budgétaire et financière win-win sera également favorable pour l’Etat sur le plan économique et social. La simplification administrative doit également emboîter le pas de cette démarche.»

La garantie de la qualité de l’aide alimentaire, de son approvisionnement et de sa distribution

Préalablement au développement d’une aide logistique coordonnée, les Restos du Cœur proposent la création par les autorités compétentes d’une base centralisée et coordonnée de données logistiques avec l’aide de l’ensemble des acteurs représentatifs du secteur. Ils prônent aussi la gestion en réseau de la logistique intra-association.

Pour enrayer la course au poids dans le secteur de l’aide alimentaire, la Fédération des Restos du Cœur de Belgique suggère de surcroît que la valeur nutritive des aliments soit suffisamment prise en compte car elle est indispensable pour la constitution d’un repas équilibré. Pour plus de cohérence et de respect de la dignité des bénéficiaires, les Restos proposent d’utiliser la ration alimentaire comme unité commune, c’est-à-dire une unité de repas d’un colis alimentaire.

À ces éléments s’ajoute la nécessité d’une répartition plus représentative et équitable des produits provenant des fonds européens afin que les restaurants et épiceries sociales aient un accès à leurs produits ainsi qu’aux budgets fédéraux belges qui y sont liés.

Pour améliorer la gestion des surplus d’aide alimentaire, plus spécifiquement leur partage, les Restos du Cœur plaident pour un renforcement des échanges entre les associations locales et représentatives. Un programme commun permettrait de créer un terreau fertile à l’émergence d’accords qui auront pour effet immédiat d’améliorer la variété du contenu des colis distribués.

L’accompagnement social des bénéficiaires centré sur l’humain

La situation est très préoccupante dans les grandes villes. Les Restos du Cœur veulent donc encourager les actions qui ont trait aux besoins humains fondamentaux pour sortir durablement les personnes de la précarité.

Dans le cadre d’un travail solidaire et en réseau, il est entre autres nécessaire de proposer un accompagnement différencié afin d’élaborer des solutions immédiates et sur le long terme.

Enfin, les Restos suggèrent que les autorités locales, la Région et l’Etat fédéral prennent en compte la réalité liée au non-recours des droits sociaux et mettent en œuvre des mesures concrètes à tous les niveaux, depuis l’accueil des personnes, afin de limiter l’augmentation rapide de la précarité et de prévenir son accélération ces prochaines années dans les grandes villes

Si vous souhaitez de plus amples informations, un exemplaire complet
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veuillez contacter Isabelle Schmit chez Luna:
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À propos de la Fédération des Restos du Cœur de Belgique

Créée en 1991, la Fédération des Restos du Cœur de Belgique est une association sans but lucratif qui offre un ensemble de services destinés à lutter contre l’exclusion : aide alimentaire, à l’éducation, au logement, aux soins de santé et des espaces parent(s)/bébé(s).

La Fédération des Restos du Cœur de Belgique regroupe aujourd’hui 17 Restos : 12 en Wallonie (Arlon, Charleroi, Gembloux, La Louvière, Liège, Marche, Mons, Mouscron, Namur, Quiévrain-Honnelles, Verviers, Wavre), 3 en Flandre (Assenede, Oostende, Tienen), 2 à Bruxelles (Saint-Gilles et Laeken) ainsi que 4 antennes, réparties sur tout le territoire belge. Un Foodtruck délivre par ailleurs des colis complets aux endroits reculés de Belgique où l’aide alimentaire est quasi inexistante.

La Fédération se compose d’une équipe de 80 salariés et de 600 bénévoles.

Pour de plus amples informations: www.restosducoeur.be/fr