Le Temps d’M : l’habitat groupé, une réponse durable à l’étalement urbain en Wallonie

Villers-la-Ville, le 19 mai 2021 – La fondation Le Temps d’M lance un projet novateur de cohabitat intergénérationnel, convivial et éco-responsable à Villers-la-Ville. En réponse à l’étalement résidentiel en Wallonie, l’initiative novatrice du Temps d’M propose une restauration du bâti existant et la création d’espaces de partage. La fondation ambitionne de réaliser 14 logements en mettant l’accent sur la mobilité intelligente. À cette fin, elle s’est entourée de partenaires locaux et d’experts spécialisés dans les projets socialement responsables.

Neuf familles issues d’horizons différents et aux profils variés ont décidé de créer un lieu de vie basé sur des valeurs de respect de l’humain et de l’environnement dans lequel il s’intègre. Après une analyse approfondie de la faisabilité du projet, la fondation Le Temps d’M voyait le jour en 2019. Deux mois plus tard, celle-ci s’est portée acquéreuse d’un magnifique terrain à Villers-la-Ville. Le permis d’urbanisme déposé en décembre 2020 est en cours de traitement auprès des autorités communales.

Diminuer l’emprise au sol du bâti existant en Wallonie

Les terrains à vocation résidentielle représentent la plus grande part de l’artificialisation des sols wallons, soit 60%. Selon l’IWEPS, entre 1985 et 2020, 552 km² wallons ont été engloutis par l’urbanisation (principalement le résidentiel), soit la moitié de la superficie du Brabant wallon, alors que la population de la région a augmenté de 13,6% durant cette période. Ce constat a été épinglé en 2011 par la volonté de l’Europe de supprimer l’étalement urbain à l’horizon 2050. Cette initiative, désignée par la terminologie «Stop Béton! », a été intégrée par la région wallonne dans son Schéma de Développement du Territoire (SDT). La préservation des surfaces agricoles et forestières, la réutilisation du bâti existant et la restauration de la biodiversité font partie de ses objectifs.

«Notre projet répond à l’enjeu actuel de l’habitat wallon. Nous disposons d’un terrain dont 50% représentent des infrastructures déjà existantes et 50% se situent en zone agricole. Nous avons décidé de réduire l’empreinte urbanistique actuelle dans un souci de préservation de notre environnement, fidèles à notre philosophie d’éco-responsabilité. Nous restaurerons donc le bâti présent et y créerons 14 logements de tailles variables (de 95 à 200 m2) sur une superficie constructible de 1,8 hectare. 300 m2 seront dédiés aux communs (coworking, salle à manger, etc.). Les parties résiduelles constitueront un îlot de biodiversité et des espaces ouverts dédiés au partage. Notre permis d’urbanisme est en attente d’approbation auprès des autorités communales», déclare Olivier Cappelle, cofondateur du Temps d’M et futur copropriétaire.

Un projet global pour s’intégrer dans l’écosystème local

La fondation Le Temps d’M créée en 2019 vise à rassembler les atouts des différents types de cohabitat dans un seul et même projet, qu’elle développe aujourd’hui à Villers-la-Ville. Après avoir découvert en famille les formules de l’habitat groupé en Belgique, en France et en Espagne, ses fondateurs se sont arrêtés sur un modèle novateur. Cette approche globale en fait un précurseur dans un domaine résolument tourné vers l’avenir de la planète.

La philosophie «all in one» est triple: recourir à des techniques de construction à faible impact environnemental, revaloriser le site actuel en y augmentant la biodiversité, s’intégrer dans le paysage local en créant des espaces extérieurs ouverts au voisinage proches du centre du village et de la gare. Du placement de panneaux photovoltaïques au système de récupération des eaux de pluie, de la préservation des zones humides pour les batraciens et insectes pollinisateurs à l’intégration d’une plaine de jeux accessible à tous les enfants de la rue, Le Temps d’M ambitionne de répondre à son échelle aux problématiques soulevées par l’intégration de l’humain dans un biotope donné.

Olivier Cappelle ajoute: «Nous souhaitons être acteurs de changement en cocréant et en partageant un lieu de vie chaleureux, écologique, autonome et solidaire, notamment avec nos voisins. Nous misons également sur une mobilité intelligente. Concrètement, les vélos et véhicules électriques seront favorisés ainsi que les voitures partagées. De même, nous procéderons à des commandes groupées afin de réduire l’impact écologique de nos déplacements».

Préconiser la mixité pour rompre l’isolement et favoriser l’épanouissement

L’habitat groupé est un phénomène apparu dans les années ’80 qui se développe en Belgique. Ce lieu de vie est composé d’espaces tant privatifs que communs. Il est caractérisé par l’auto-gestion (la prise en charge par ses habitants) et par le volontarisme, c’est-à-dire la volonté de vivre de manière collective et de lutter contre l’individualisme. Plus de 400 projets de cohabitat ont ainsi vu le jour en Wallonie.

Ce type d’habitat promeut la vie sociale en rompant l’isolement sans altérer l’épanouissement de l’individu. Il revêt différentes formes (cohabitat kangourou, intergénérationnel, solidaire, co-housing, community land trust, etc.) afin de répondre à des besoins humains spécifiques.

Benjamin Graulich et Emilie Forier, parents de 3 enfants et futurs copropriétaires, témoignent: «En tant que parents d’une famille nombreuse, nous nous sentions tiraillés entre l’envie de vivre une vie proche de la nature et le constat d’une promotion galopante de cités dortoirs. Le projet du Temps d’M nous a apporté une solution pour mieux vivre ensemble. L’empreinte carbone de chaque habitation est réduite à son minimum afin de faire une utilisation raisonnée du sol et de ses ressources. Nous voyons dans ce modèle d’habitat une réponse adéquate aux enjeux de notre génération, une façon de préserver ce qui nous a été transmis tout en laissant des perspectives aux générations qui nous suivront.»

Le recours à des partenaires à la philosophie identique

Forte de son objectif solidaire et éco-responsable, la fondation Le Temps d’M a fait appel à IsoHemp, un partenaire local spécialisé dans les matériaux naturels de construction et de rénovation. Cette entreprise belge basée à Fernelmont propose notamment des blocs de chanvre et des systèmes isolants performants qui permettent de créer un habitat basse énergie.

La fondation s’est également entourée de la banque durable Triodos pour le financement de son projet.

«Il nous semblait évident de recourir à des partenaires qui comprennent l’essence de notre projet et qui partagent la même philosophie que nous», conclut Olivier Cappelle.

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À propos de la fondation Le Temps d’M

La fondation Le Temps d’M a été créée en 2019 par les frères Olivier et François Cappelle ainsi que leurs compagnes. Elle réunit aujourd’hui neuf familles et s’affirme clairement dans une dimension de bien commun partagé par tous les habitants quels que soient l’apport financier ou la superficie occupée selon un mode de gouvernance partagée (« Community Land Trust »). Ses trois valeurs phares sont la convivialité, l’éco-responsabilité et l’intégration. La pérennité de celles-ci est assurée par le mode de fonctionnement de la fondation qui est propriétaire des terrains et qui capte la plus-value de revente des habitats, afin d’en faire bénéficier les futurs propriétaires.

La fondation Le Temps d’M est actuellement propriétaire d’un terrain situé Rue de Mellery à Villers-la-Ville. Les familles ont pour objectif d’y lancer un habitat groupé éco-responsable et solidaire incluant une mobilité intelligente.

Pour de plus amples informations : letempsdm(dot)be